dimanche 14 novembre 2010

Ellipse londonienne Jour J: départ pour Londres partie 1

Et moi qui voulait partir à 10h30 d'Aix-en-Provence, je suis partie à 11h15 (11h de chez moi, parce que j'ai eu la flemme et que, lors d'une étourderie momentanée, j'ai trouvé que mon lit était incroyablement confortable) en navette, avec 3 jeunes françaises et 2 anglais parlant cockney, jusqu'à l'aéroport de Marseille (arrivée à 11h40) pour prendre mon avion à 14h30. Je me suis dit qu'arriver 2 à 3h à l'avance ne ferait aucun mal (en fait, j'avais pas tort, mais 2 à 3h, c'est long longtemps). J'arrive à MP2 (on dit un beau merci à nos Marseillais qui ont compris l'importance de faire un aéroport low-cost, parce que c'est drôlement pratique) et je me retrouve dans une sorte de "hangar" où j'attends qu'on nous donne des directives / les voir sur les panneaux ou en signalétique quelque part... Ce que vous devez comprendre, c'est qu'en traversant l'Atlantique du Québec vers la France, on perd tous nos repères. La signalétique aussi. Ça où les français sont nés avec un décrypteur d'indications interne qui leur permet de savoir où ils vont, mais ayant vu des jeunes françaises aussi perdues que je l'étais, j'ai rapidement écarté cette hypothèse (sauf que je la garde en réserve... on sait jamais, peut-être que c'est comme les cheveux blancs et que ça s'acquiert avec l'âge).

Je sais pas pourquoi, mais j'deviens crétine dans un aéroport: je sais jamais où aller. Alors j'ai attendu un mouvement de foule qui m'indiquerait où me diriger. Sauf que quand il y a 20 personnes tout au plus dans la place, le "mouvement de foule" devient raisonnablement relatif. Donc j'ai attendu avec une jeune maman de 26 ans et sa petite pitchounette de quelques mois. Jusqu'à ce que je vois 2 employés assis aux comptoirs de la compagnie Ryanair (et accessoirement que la jeune femme se tanne de me parler). Je suis allée les voir et ils m'ont dit de passer aux détecteurs de métaux et de liquides de plus de 100ml si je n'avais pas de bagage autre qu'un bagage à main (tiens donc, j'avions juste un bagage à main), ce que j'ai fait. J'ai pu passer au comptoir de la sécurité et aller glander ailleurs que dans l'entrepôt qui servait d' "aéroport". Je suis donc allée glander dans un entrepôt qui servait de "Duty Free" vers 13h10. Déjà, là, on a fait passer le temps. Ensuite, à 14h, j'ai relu mes papiers d'embarquement, histoire de savoir si tout était beau (ça, c'est l'inquiétude et le doute qui s'installent progressivement dans mon esprit chaque fois que je suis seule, faut toujours que je regarde 14 fois la même chose pour voir si je me trompe pas ou si j'hallucine pas des bananes... ça commence même à devenir problématique, mais des fois, ça sauve). Alors je me suis aperçue qu'il me manquait une étampe sur mon billet. Je suis allée demander aux françaises qui m'accompagnaient dans le car du matin et elles m'ont montré leurs cartes d'embarquement de l'Union Européenne... je suis pas dans l'UE, parce que le Québec a eu la brillante idée de se situé ailleurs... alors j'avais besoin d'une étampe. Et pour l'obtenir, cette étampe, j'suis allée demander à une policière de m'aider (et elle était coiffée et maquillée, ce qui fait changement) et elle m'a regardé, l'air hébétée.

Policière: "Vous êtes passées à la sécu avec ça?"
La cruche: "Bah, oui... fallait pas?"
Policière: "Arf, non... je vais vous accompagnée jusqu'à la sécu... Vous allez passer en priorité, mais... comment ça s'est produit, ça?"

Elle m'a accompagnée, j'suis retournée aux comptoirs de Ryanair qui m'ont indiqué le comptoir des étampes... Étampe: Check! Comptoir Ryanair: Check! Sécu:... ... ... <- faut un léger temps d'attente pour voir si dans les 30 secondes où je suis partie j'ai pas mis de nitroglycérine dans ma brassière. D'ailleurs, toute la sécu était sympathique. J'étais entre de bonnes mains, mais c'est quand même un peu déconcertant ... ... Check! Attente dans l'entrepôt des "portes-avant-les-portes-d'embarquement": Check! 10 minutes plus tard, c'était la course folle vers les douanes.
Je dois aussi faire mention que la culture anglo-saxonne, dont le Canada (et malheureusement par extension le Québec aussi) est issu, et la culture française ont, outre la langue et la façon de vivre, une différence majeure lorsque vient le temps de faire la queue. En Angleterre, comme au Canada et la plupart du temps au Québec, on cultive l'image de la file. La file d'attente droite et respectée, presque comme si, par un heureux hasard de la gravité ou de la turbulence des fluides, nous avions tous "poussé" en ligne droite dessinée avec une règle. En France, et à quelques endroits au Québec, ont cultive l'art du "moton" ou du paquet. La ligne est vague et "à peu près", on joue du coude, on se pousse, on râle, on souffle dans le cou de notre voisin d'en face parce que si tout le monde ralenti, c'est de sa faute, même les personnes en avant de lui et on oublie le dicton qui veut que "le premier arrivé est le premier servi". Ici, c'est si t'as de la place pour passer devant l'autre personne, fait-le. Ça rend l'expérience plus authentique. Je peux bien chialer, mais à un certain moment, on prend ça comme un jeu. Et personne ne se fâche. C'est un peu une sorte de loterie. Essaie de voir combien de personnes tu peux dépasser sans te faire crier dessus. Mon meilleur score cette fois-là à été 10. Parce qu'après 10 personnes, il y avait des barres de métal déterminant une sorte de couloir (ici, goulot d'étranglement) qui nous force à nous mettre en ligne droite et respectée. Ensuite les douanes (et ici, contrairement au Canada, les douaniers sont hyper sympathiques... comme si la prochaine fois, ils voulaient aller en vacance avec toi... ça fait changement). Et on a encore attendu. Ryanair a finalement commencé l'embarquement à 14h30, comme prévu, et on est tous monté dans l'avion sur le tarmac, comme dans les années 50-60. Ça fait changement, je vous assure. Et c'est l'fun. Rendu à l'intérieur, les hôtesses de l'air ont revérifié nos billets et nous ont laissé nous installer. Et j'ai pas trop compris où je devais m'asseoir jusqu'à ce qu'une hôtesse dise à quelqu'un en avant de moi qu'on pouvait s'asseoir n'importe où... j'me suis dépêchée à prendre un hublot. J'en avais pas eu un lors de mon 7h avec Air Transat, alors en avoir un pour 2 heures, c'est pas trop mal. Il y a eu une maman avec son gamin qui se sont assis à côté de moi et fort heureusement pour mes yeux, le petit garçon n'était pas intéressé par le hublot. Il bougeait beaucoup et offrait une agréable distraction, parce qu'il était drôle. Mais comme n'importe quel enfant (c'est universel, cette créature), il a commencé à dire : "on arrive bientôt?" avant le décollage... je savais que la traversée serait longue, mais finalement, il a fait une agréable imitation de l'enfant sage. Et il a beaucoup dit "on arrive quand?" et "on a traversé la Manche?". Alors il s'est installé sur les genoux de sa mère et, tous les trois, on a regardé par le hublot en commentant où nous étions. Ça lui a permis de faire un peu de géographie et à moi aussi. Évidemment, lors de la traversée de la Manche, il y a eu des nuages, alors on a dû se contenter de voir de la ouate passer devant nos yeux. Sauf qu'arrivé en Angleterre, les nuages se sont dissipés. On a repris notre cours de géo et on a fini par atterir.

D'ailleurs l'Angleterre vue de haut... c'est VERT!

La suite lorsque j'aurai le temps cette semaine.

À paraître:
Londres, la suite
Marseille en deux jours ouvrables

Teaser:
Londres, Jour J partie 2: où je rencontre mes colocs de chambres.